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Usage des drones suite aux attentats

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Drapeau France

Personne n'ignore les événements dramatiques que vient de vivre notre pays. Nous sommes en état d'urgence et la Préfecture de Police vient d'interdire les vols de drone en Ile-de-France dans un premier temps jusqu'au 16 novembre 2015.

Qu'il s'agisse des usages récréatifs ou professionnels, nous vous invitons à la plus grande prudence sur tout le territoire national.

 

Des mesures conservatoires qui pourraient durer ?

Il est évident que ces mesures drastiques mais nécessaires, temporaires et limitées géographiquement pourraient s'étendre et/ou durer avec toutes les conséquences que cela aurait. Dès lors que l'on a compris cela, le doute n'est plus permis sur l'attitude à adopter en pareilles circonstances.

Certains trouveront cet article décalé ou futile en comparaison du drame que vivent les victimes et leurs familles, à qui nous adressons toutes nos pensées. Comme toute personne normalement constituée, nous sommes très affectés par ce qui s'est produit vendredi 13 novembre.

Cela-dit, la vie doit continuer et l'un des objectifs des terroristes, au delà de créer la division, est de paralyser l'activité économique de notre pays. Les entreprises doivent continuer à travailler, qu'il s'agisse de cafés, de restaurants, de lieux de divertissement ou de spectacle ou de toute autre activité, car notre pays a besoin de ces ressources pour rester debout.

Cesser les comportements dangereux

Sans vouloir polémiquer, chacun sait que de très nombreux télépilotes, amateurs comme professionnels malheureusement, enfreignent régulièrement dans une relatives impunité (pour l'instant) toutes les règles de sécurité en survolant du public ou en pénétrant sans autorisation des espaces aériens contrôlés. Il n'est pas nécessaire de mettre des liens vers ces vidéos dangereuses, parfois relayées par les festivals de drone qui en font la promotion et se rendent complices, chacun saura les trouver sans difficultés.

Or, ces comportements portent clairement préjudice à l'ensemble de la filière, qu'il s'agisse des drones de loisirs qui risquent un jour d'être purement et simplement interdits ou des drones professionnels dont les agissements des uns ont des répercutions sur le travail des autres.

Chacun devrait pouvoir aisément comprendre que la tension est maximale et que ces infractions vont attiser le climat de défiance de l'administration qui nous empêche régulièrement de travailler pour des raisons obscures, alors que pendant ce temps, prolifèrent des survols totalement hors de contrôle.

Inutile également de rappeler que les UAV pourraient-être utilisés par des gens mal intentionnés et à ce titre, les autorités doivent pouvoir identifier rapidement un aéronef qui présenterait une menace. Et pour cela, ils ont besoin de savoir qui fait quoi, où et comment et de ne surtout pas avoir à gérer de faux positifs, autrement dit de fausses alertes.

Il est donc particulièrement important de ne pas voler n'importe où n'importe comment, et de ne pas prendre à la légère les mesures de sécurité qui doivent encadrer un tournage ou une mission technique, notamment en mettant en oeuvre les moyens nécessaires pour garantir le respect des périmètres de sécurité et la sécurité des tiers au sol.

Exit donc les vidéos tournées au dessus de rues fréquentées, au dessus des plages bondées ou des concerts, parce que ce type d'agissements nous coûtera un jour à tous la liberté de voler et de travailler.

Ne pas donner le bâton pour se faire battre

Il est également évident que si les autorités constatent des problèmes à répétition, l'occasion sera trop belle pour certains de se débarrasser de ce qu'ils considèrent comme une épine dans le pied en ouvrant une chasse aux sorcières généralisées.

Alors soyez responsables, faites preuve de pédagogie avec vos clients en leur expliquant qu'il n'est pas possible de faire n'importe quoi, pratiquez des tarifs qui vous permettent de gérer la sécurité et l'apport de personnel dédié et tenez informées les autorités à chacune de vos missions, sauf à vous trouver en rase campagne loin de tout.

Les signalements risquent de se multiplier de la part d'une population inquiète et il n'est pas nécessaire de rajouter une couche de stress supplémentaire.

Cet appel vaut au premier chef pour les médias et les chaînes de télévision qui diffusent régulièrement des images réalisées dans des conditions douteuses. Nous le savons pour refuser fréquemment des tournages dangereux et/ou qui ne nous laissent pas le temps d'obtenir les autorisations, payés un prix qui ne couvre même pas les frais de déplacement, alors que nous voyons ensuite quelques jours plus tard diffusés les reportages que nous avions justement refusé pour des raison parfaitement justifiées.

Ce sentiment d'impunité doit cesser. L'état d'urgence risque d'être prolongé plusieurs mois, il y aura un avant et un après les attentats et si nous ne voulons pas purement et simplement tuer l'avenir des nos entreprises dans ce monde en guerre, il est essentiel de mettre un terme à certaines pratiques.

Quid de la responsabilité de l'administration ?

Les administrations et leur inertie sans fin contribuent pleinement aux phénomènes décrits supra. Chacun y va de son interprétation, les délais de délivrance des autorisations ne sont pas respectés et tout agent zélé qui déciderait pour convenance personnelle de bloquer votre dossier a les moyens de le faire.

C'est d'ailleurs ce qui s'est produit récemment pour un confrère sur Paris, avec des refus à répétition pour des motifs complètement ubuesques et manifestement abusifs, alors que toutes les conditions de sécurité étaient parfaitement réunies.

Ce type de comportements de l'administration à l'égard des entreprises, qui paient les cotisations sociales et impôts qui permettent justement à ces mêmes administrations d'exister, sont inadmissibles et favorisent la prolifération des survols illégaux par nécessité économique : enfreindre ou disparaître.

La jungle réglementaire actuelle et les contradictions d'un service à l'autre sont totalement inadmissibles. Nous ne pouvons donc pas appeler chacun à la responsabilité sans appeler nos administrations de tutelle à lutter contre l'arbitraire, à simplifier et harmoniser les procédures, à raccourcir et respecter les délais de délivrance des autorisations, à défaut de quoi il n'est tout simplement pas possible de travailler.

Proposez nous des démarches cohérentes, simples et rapides, une législation réellement applicable sur le terrain et vous verrez diminuer mécaniquement le nombre d'infractions. Pour le reste, prenez de réelles sanctions dissuasives et la situation ne pourra que s'améliorer, sans pour autant pénaliser la croissance économique de notre pays ni nuire à un droit fondamental qui est le droit de travailler.

Article 5 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi.