Vous avez un projet de réalisation d'images aériennes mais vous ne savez pas par où commencer pour choisir le bon prestataire ?
Vous avez entendu parler de la réglementation (contraignante) et vous craignez de vous retrouver en porte à faux ?
Voici quelques éléments de réponse pour bien choisir votre opérateur de drone.
Rappel de la réglementation et des règles de sécurité
Tout d'abord, pour commencer, voici un rappel sur la réglementation applicable en matière de drone civil, ainsi que les précautions à mettre en oeuvre sur un tournage.
Vous poser les bonnes questions
La première chose à faire est d'analyser quels sont vos besoins et surtout quel sera le contexte de réalisation de ces prises de vues aériennes :
- Quel est mon besoin (photo, vidéo, relevés techniques...) ?
- Qui va traiter les images (mes salariés, moi même, l'opérateur du drone...) ?
- Suis-je situé en zone peuplée ou s'agit-il d'un rassemblement de personnes (compétition sportive...) ?
- Sommes nous situés dans un espace classé sensible (zone seveso, réserve naturelle, proximité d'un aérodrome ou d'un site militaire...) ?
- Quand les prises de vues seront-elles réalisées ?
A partir de là, vous pouvez déjà commencer à imaginer quelle sera la complexité de votre projet et les moyens qui devront être mis en oeuvre. Une mission en plein centre ville ou en rase campagne ne nécessitent pas les mêmes précautions.
Ne vous leurrez pas, comme tout ce qui vole, les drones sont soumis à des règles strictes de sécurité et de gestion de l'espace aérien, qu'il s'agisse d'un terrain privé ou du domaine public.
Exigez la transparence
Comme tout prestataire qui se respecte, les opérateurs de drone que vous allez consulter vous doivent une obligation de conseil à tous les niveaux :
- Faisabilité de votre projet (il peut arriver que ça ne soit tout simplement pas possible dans des conditions acceptables) ;
- Contraintes réglementaires applicables (type de scénario, périmètres de sécurité...) ;
- Documents contractuels à produire ;
- Qualité du résultat final que vous êtes en droit d'attendre ;
- Étapes ultérieures à prévoir pour que vous puissiez utiliser les images (post traitement informatique notamment) ;
- Utilisation des images et cession des droits (ou pas) ;
- Et bien entendu des conseils sur la prestation à réaliser.
Dans tous les cas, votre contact se doit avant de vous proposer un devis (ou le faire avec toutes les réserves qui s'imposent) d'étudier les cartes aéronautiques et de s'assurer que vous n'êtes pas concerné par les (très) nombreuses restrictions de l'espace aérien.
Dans le cas où vous seriez par exemple dans une CTR (Control Traffic Region) à proximité d'un aérodrome, vous devriez en être informé(e) car des autorisations spécifiques devront être demandées, notamment à travers l'écriture d'un protocole qui détermine les modalités de vol pour assurer la sécurité du trafic aérien.
Certains prestataires vous diront peut-être que c'est leur problème (ce qui n'est pas faux), mais les conditions et les délais imposés par l'aviation civile (hauteurs de vol, horaires, possibles interruptions de vols...) peuvent avoir des conséquences sur votre mission et sur la prestation qui sera réalisée. Il nous semble logique de communiquer ce type d'informations.
Rassurez vous, toute la partie réglementaire est généralement gérée intégralement par les professionnels de la prise de vues aériennes et vous n'aurez rien d'autre à faire que de signer le devis.
Toutefois, un minimum de conseils, de transparence et d'information du client nous semblent essentiels pour assurer le parfait déroulement des prestations et instaurer la confiance. Cela implique que toutes les parties connaissent les limites du périmètre d'intervention.
Liste des documents à produire par l'opérateur
Pour réaliser des prises de vues aériennes qui ont pour objectif d'être diffusées publiquement (peu importe le caractère commercial ou non de leur destination), vous avez l'obligation de faire appel à un opérateur de drone civil autorisé par la DGAC, titulaire à ce titre d'un certain nombre de titres.
Voici les documents que doit être en mesure de vous communiquer un opérateur :
- Accusé de réception de déclaration d'activité d'exploitant d'aéronefs télépilotés . C'est la garantie que le candidat qui vous propose ses services est autorisé par l'aviation civile ;
- Attestation d'assurance en responsabilité civile aérienne (obligatoire) ;
- Un devis détaillé de la prestation à réaliser où figurent à minima les éléments suivants : type d'aéronef utilisé, type et qualité du capteur, nombre d'intervenants (avec ou sans cadreur), délai de réalisation, limitations de la prestation (conditions météo...), durée de la prestation (ou nombre de décollages par exemple), traitement des images (livraison de rushs bruts, d'images stabilisées, montage vidéo, prescription agronomique...), conditions de report ou d'annulation de la mission ;
- Bien entendu ses conditions générales de ventes (CGV) ;
Si vous avez affaire à un interlocuteur qui ne vous donne pas accès spontanément à ces documents, qui semble rechigner ou vouloir repousser leur fourniture, FUYEZ ! Il n'y a rien de secret et c'est le minimum que vous êtes en droit d'exiger.
D'ailleurs, les gens sérieux n'attendent pas que vous leur demandiez ces documents, ils les publient directement sur leur site pour que chacun puisse les consulter librement avant de solliciter leurs services.
Documents spécifiques selon les scenarii
Ensuite, en fonction du contexte de réalisation des prises de vues, certains documents complémentaires peuvent être nécessaires, notamment en scénario S3 pour les zones peuplées et les rassemblements de personnes.
Dans ce cas, l'opérateur doit pouvoir vous fournir son autorisation préfectorale où figurent les dates de validité, les conditions de mises en oeuvre de ses aéronefs et son matériel habilité à évoluer dans ce scénario (on ne vole pas avec un octocoptère de 8 kg en ville !).
Si l'opérateur ne dispose pas de cette autorisation préfectorale à l'instant T, pas de panique, nous ne pouvons pas avoir toutes les autorisations à l'année dans tous les départements. Cela dit, sachez que dans ce cas, il faut prévoir un délai de 30 jours environ pour les obtenir (parfois plus de 90 jours dans certaines préfectures peu soucieuses des contraintes économiques des entreprises).
Dans tous les cas, en cas de scénario S3 (zone habitée, campings ou établissements touristiques et hôtelier en période d'ouverture, manifestations publiques...), votre opérateur devra être en mesure de vous fournir son autorisation préfectorale en bonne et due forme AVANT de démarrer sa prestation.
La relation commerciale
Il va s'en dire, comme dans toute relation commerciale, que votre interlocuteur doit être capable de vous fournir des références (pas toujours affichées publiquement sur son site pour des raisons de droit à l'image), ou à défaut, de vous avouer qu'il débute cette activité (ce qui ne signifie pas qu'il n'est pas capable de fournir un travail de qualité).
Nous (les opérateurs en général) réalisons tous toute l'année des images (photo, vidéo, relevés techniques... en fonction des spécialités des uns et des autres) et tous les prestataires sérieux qui n'arrondissent pas leurs fins de mois avec des jouets sont en mesure de présenter leurs réalisations, au moins personnelles si elles ne sont pas commerciales, pour les jeunes entreprises.
Il ne faut pas exclure nécessairement tous ceux qui n'auraient pas encore de références commerciales, soyons fair-play, car dans ce cas ils n'en auraient jamais. Néanmoins, il est clair que tout passionné aura réalisé diverses créations, ne serait-ce que par passion, pour montrer l'étendue de son talent, et c'est bien le résultat final qui compte à condition qu'il soit produit dans le strict respect de la réglementation.
Autre chose, il est parfois difficile de juger de la qualité d'une vidéo en ligne, compressée par les algorithmes des plateformes vidéo et dont la fluidité est en partie liée à la qualité de la connexion internet et à la puissance des serveurs. En outre, de nombreux artifices tels que la stabilisation ou la suppression de l'effet fisheye en post-production permettent de cacher la misère mais dégradent la qualité de l'image. Exigez de voir des rushes bruts non stabilisés et vous verrez instantanément à qui vous avez affaire. Un opérateur de qualité n'a besoin d'aucune stabilisation en post-production et très peu nombreux sont ceux qui parviennent à un tel résultat, c'est un signe qui ne trompe pas.
Pour ce qui nous concerne, nous fournissons systématiquement à nos clients 2 séquences identiques, un rush brut non stabilisé (tourné en RAW ou équivalent sans traitement processeur de la caméra, y compris en S-3) puis le même étalonné pour comparaison, ça ne trompe pas.
La responsabilité du client
A ce jour, la responsabilité du client n'est pas clairement définie pour une raison très simple : la filière du drone civil est encore très jeune et nous n'avons pas connu d'accidents significatifs en France à l'heure actuelle. Il n'y a donc pas de jurisprudence et personne ne connait vraiment les limites de la responsabilité civile ou pénale des uns et des autres.
En cas d'accident, qui est responsable ? Le pilote ? Le développeur de l'électronique ? Le programmeur du logiciel ? L'assembleur de la machine s'il est différent du constructeur ?
Bien entendu, ce n'est pas le client et vous n'avez a priori rien à craindre à ce titre. Toutefois, le donneur d'ordre pourrait voir sa responsabilité engagée en cas d'accident si ce dernier avait fait appel à une entreprise non autorisée qui de fait n'était pas assurée, mais nous ne le saurons sans doute pas avant quelques années.
Comme nous vous l'avons indiqué, il existe des moyens simples de vérifier la légalité d'un opérateur de drone et vous ne devriez pas vous en priver. Même si vous n'étiez pas directement tenu(e) pour responsable en cas d'accident, ce serait l'assurance de faire l'ouverture du journal télévisé de 20h00, avec toute la publicité négative qui en découlerait pour votre établissement.
Et je ne parle même pas des conséquences pour les personnes qui seraient victimes de l'accident ou des conséquences pour votre activité en cas de dommage matériel sérieux. Pensez vous que le jeu en vaille la chandelle pour économiser quelques euros ?
Comme en toutes circonstances, faites preuve de bon sens et ne travaillez qu'avec des professionnels qui ont pignon sur rue et qui jouent le jeu de la transparence. Quiconque aurait quoi que ce soit à cacher devrait immédiatement devenir suspect à vos yeux en vous obligeant à vous interroger sur le professionnalisme de votre interlocuteur et sur les risques qu'il vous fait prendre.
ET VÉRIFIEZ PREUVES A L'APPUIS LES AFFIRMATIONS DE VOTRE INTERLOCUTEUR, CERTAINS NE MANQUENT PAS DE CULOT :-/
Pour conclure, il est bon de rappeler également que professionnel en règle ne signifie pas risque zéro, mais à tout le moins risque limité car calculé et assuré.